22.10.2019

Fin de la « Terrebonne-Humeur » : une injonction provisoire prononcée à l’égard des cols bleus de la Ville

La relation entre la Ville de Terrebonne et ses employés cols bleus est plus que tendue. En effet, le 15 octobre dernier, le juge de la Cour supérieure Claude Auclair a prononcé une injonction provisoire de dix (10) jours visant à baliser les manifestations des cols bleus.
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Cette injonction provisoire, qui sera débattue sur le fond le 25 octobre, impose un cadre restrictif lors de manifestation devant les résidences personnelles des employés et des membres du conseil municipal qui résident à Terrebonne. Les édifices municipaux ne sont pas visés par cette injonction provisoire.
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À ce titre, le communiqué de presse de la Ville nous indique qu’une limitation à deux piqueteurs ou deux manifestants a été ordonnée, lesquels devront se tenir à au moins 10 mètres des limites des terrains des résidences privées des différents élus et cadres de l’administration municipale. La période du piquetage est limitée entre 9h et 17h et les manifestants doivent s’abstenir de faire du vacarme ou du bruit excessif. De plus, aucune manifestation devant les propriétés des hauts fonctionnaires résidants à l’extérieur du territoire de la Ville de Terrebonne ne sera permise[1].
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Contextualisons la situation. Depuis l’échéance de leur convention collective le 31 décembre 2018, les employés manuels de la Ville sont sortis à maintes reprises dans la rue pour faire valoir leur mécontentement à l’égard de l’administration municipale dans le dossier.
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Lors d’une période de grève de six (6) jours tenue en mars 2019, plus d’une soixantaine d’employés s’étaient réunis aux abords de la propriété privée du maire très tôt en matinée. En plus d’une forte musique, cette manifestation a occasionné d’autres torts. En effet, il appert que certains cols bleus ont invectivé et hué les enfants de 9 et 11 ans du maire Marc-André Plante lorsque ces derniers se sont dirigés à leur arrêt d’autobus[2].
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Évidemment, cette situation ne saurait être tolérée par l’administration municipale de Terrebonne. Ainsi, lorsque les cols bleus ont déclenché une nouvelle grève qui devait durer quatorze (14) jours débutant le 15 octobre, la Ville a pris les choses en main afin d’assurer un minimum de respect et de sécurité pour ses élus et ses hauts fonctionnaires ainsi que leur famille.
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Toutefois, il appert que la grève n’aura duré qu’une semaine. En effet, le Syndicat a annoncé que la grève prendrait fin prématurément le 21 octobre 2019, soit une semaine à l’avance[3].
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Rappelons que conformément à la Loi[4], le syndicat et la Ville participent actuellement à un processus de médiation depuis le mois d’août. Selon les informations obtenues, il semble que les salaires soient au cœur des préoccupations syndicales[5].
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Souhaitons maintenant que les parties puissent arriver à une entente satisfaisante afin que la « Terrebonne-humeur » revienne !
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[1] Ville de Terrebonne, Actualité Injonction provisoire pour la grève des employé-es manuels de la Ville de Terrebonne , [en ligne] https://www.ville.terrebonne.qc.ca/nouvelle/19/10/17/injonction-provisoire-pour-la-greve-des-employe-es-manuels-de-la-ville-de-terrebonne (page consultée le 21 octobre 2019)

[2] Jean-Marc Gilbert, Terrebonne obtient une injonction contre les cols bleus dans la Revue, publié le 21 octobre 2019 [en ligne] https://www.larevue.qc.ca/terrebonne-obtient-une-injonction-contre-les-cols-bleus/ (page consultée le 21 octobre 2019)

[3] Ville de Terrebonne, Actualité Fin de grève prématurée pour les employé-es manuels de la Ville de Terrebonne , [en ligne] https://www.ville.terrebonne.qc.ca/nouvelle/19/10/18/fin-de-greve-prematuree-pour-les-employe-es-manuels-de-la-ville-de-terrebonne  (page consultée le 21 octobre 2019)

[4] Loi concernant le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal, RLRQ, c. R-8.3

[5] Simon Dessureault, Terrebonne et ses employés en conflit, dans le Journal de Montréal, publié le 18 octobre 2019, [en ligne] https://www.journaldemontreal.com/2019/10/18/terrebonne-et-ses-employes-en-conflit?utm_source=j5_app&utm_medium=social&utm_campaign=share_article (page consultée le 21 octobre 2019)

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